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no man(s) land

yan morvan

EVENEMENT  

Hossein, capitaine de la milice du secteur de Moalem et membre du PSNS (Parti social nationaliste syrien), pose avec sa femme et ses deux enfants devant l’entrée de sa maison, où il vit depuis dix ans. Il présente dans un cadre la photo d’un des martyrs du parti qui a foncé sur un checkpoint israélien du Sud-Liban au volant d’une voiture remplie de dynamite, faisant ainsi plus de trente morts. Secteur Moalem.

Yan Morvan est un des plus grands photographes de guerre actuel.

D’abord connu pour ses différents reportages  et notamment celui sur les Gangs , la pègre et les bas-fonds parisiens dans les années 70 et 80, au cours du quel il côtoie le criminel Guy Georges, il intègre l’Agence SIPA en 1980, pour laquelle il couvrira de nombreux terrain de conflits : Iran et Irak, Irlande du Nord, Philippine, Rwanda ou Kosovo... 

Cependant un pays se détache vivement dans l’œuvre du photographe, c’est le Liban, qu’il couvrira de 1982 à 1985 pour le magazine Newsweek. Dès l’invasion du pays par l’armée israélienne, le 6 juin 1982, et le démarrage de l’opération « Paix en Galilée »,  il se rend sur le terrain pour documenter et rendre compte de la situation de Beyrouth et ses alentours, sans jamais prendre part.

En parallèle de son travail pour le magazine, Yan Morvan réalise un travail documentaire concentré sur la vie des libanais autour de «La ligne verte » : ligne de démarcation séparant Beyrouth Est et Ouest, qui tiendra plus de 20 ans. Pendant plus d’un mois, il photographie à la chambre Linhof les civiles et familles de combattants qui vivent dans la peur permanente et s’organisent dans ce conflit international qui tiendra le Liban jusqu’en 1995.

La Galerie Folia, à Paris, présente 12 de ces œuvres du 20 mars au 27 avril 2019. 360 photographies sont également réunies dans l’ouvrage « Liban, chroniques de guerre 1982-1985 », paru en octobre dernier aux éditions Photosynthèses. Pour ces travaux, Yan Morvan recevra le Prix Robert Capa en 1984.

« La ligne verte est une frontière, une ligne de front qui sépare Beyrouth en deux parties depuis plus de dix ans : la partie ouest, où vivent les populations à majorité musulmane, et la partie est, où vivent celles à dominance chrétienne. Cette brisure s’étend des faubourgs lointains – du village de Karamé au-delà de l’aéroport, là où les milices chiites d’Amal font leur jonction avec les Druzes venant de la montagne – au port de Beyrouth, théâtre de la guerre civile des années 1975-1976. Elle s’étend sur près de quinze kilomètres. Alors que dans le secteur chrétien seuls demeurent les francs-tireurs et des soldats de la 5e brigade de l’armée israélienne, dans le secteur ouest, la population civile se mêle aux miliciens d’Amal, du Hezbollah et aux Druzes du PSP (Parti socialiste progressiste). Pendant près de quarante-cinq jours, j’ai parcouru cette ligne de désolation du côté ouest de la montagne jusqu’au port. Rue après rue, maison après maison, j’ai rencontré les acteurs de cette veine sanglante et réalisé leur portrait avec une chambre photographique Linhof Technika 4 × 5 inches. »

Yan Morvan - Liban, septembre 1985

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Rue de Syrie, secteur Bachoura

Exposition Yan Morvan, "La ligne verte"

Du 20 mars au 27 avril 2019

Galerie Folia, Paris 

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