
EVENEMENT
WILLY RONIS
PARI(S)
Pendant 6 mois, le Pavillon Carré expose une des plus grandes figures de la photographie humaniste : Willy Ronis. Organisée par la Mairie du 20 ème et la MAP (Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine), l’exposition des oeuvres de Willy Ronis se fait dans un quartier que l’homme connaissait très bien et chérissait particulièrement (Belleville, Ménilemontant).
« Je suis un parisien, heureux d’être intoxiqué par sa ville »
Nous avons tous en tête les photographies de Ronis, ces photos de rues, en noir et blanc, qui nous invitent à découvrir l’ambiance du Paris des années 40 et 50. Les joueurs de cartes dans le Jardin du Luxembourg, les danseurs de « Chez Gégène », à Joinville, ou encore les marchandes de frites. Ronis photographiait les gens dans leur quotidien, simplement, de manière toujours bienveillante. Engagé à gauche, il aime tisser des liens avec les personnes qu’il rencontre, et saisir les instants de grâce des habitants de la ville des lumières et aura aussi documenté le front populaire et les mouvements sociaux de sa génération. On pense notamment à sa photographie de la miliante Rose Zehner, qui harangue une foule de femmes ouvrières dans une usine citroen, en 1938.
« Je mourrai, le coeur à gauche, comme j’ai vécu »
Willy Ronis avait commencé sa carrière dans les années 1930, après avoir suivi des études de droit et de musique. Il se forme à la photographie au sein de l’atelier de son père, qui était retoucheur, ainsi qu’en arpentant les rues de la capitale et la montagne avec son Rolleiflex.
A partir de 1937, il décide d’en faire son métier, et de porter les caquettes de photographes-reporter et illustrateur. Il côtoie alors des figures de la photographie comme David Saymour, Robert Capa ou Henri Cartier-Bresson. Il se rendra à cette périodes dans de nombreux meetings et grèves du Front Populaire et documente la misère ouvrière. En parallèle, il fait de nombreux voyages dans l’Europe, dans les Balkans en particulier.
Juif, il est contraint de quitter la ville de Paris en 1941 afin de fuir l’antisémitisme grimpant. Après la seconde guerre mondiale, il rejoint l’agence Rapho, et travaille pour des magazines comme le Time ou Life. En 1947 il remporte le prestigieux prix Kodak puis, dix ans plus tard, la Médaille d’Or au la Biennale de Venise.
Au cours des années 50, Ronis s’était battu pour la reconnaissance de la photographie comme expression artistique au sein du groupe des XV.
On lui connaît les oeuvres "Sur le fil du hasard "(1980), pour lequel il recevra le prix Nadar , et "Mon Paris" (1985) qui regroupent les plus célèbres de ses cliches de la ville.
Il exposera partout dans le monde dans les années 80 et sera sacré Chevalier de la Légion d’honneur en 1989.
En 1983, il lègue à l’état plus de 90 000 clichés, arrête la photographie en 2001. Willy Ronis est décédé en 2009. Neuf ans apres, le pavillon lui réserve une longue et belle retrospéctive afin de fêter l’entrée de son oeuvre dans les collections de la MAP. Gérard Uféras, phtotgraphe et proche de Willy Ronis, partage le commissariat de cette exposition avec Jean Claude Gautrand, photographe et historien de la photographie française.

Exposition "Willy Ronis par Willy Ronis"
Du 27 avril au 29 septembre 2018
Au Pavillon Carré de Baudouin