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ÉVÉNEMENT

RAYMOND

depardon

TRAVERSÉE(S)

« Le hors-champ est ce qui me manque dans la photographie ; c’est cette absence que je lui reproche. Le cadre c’est le champ. C’est-à-dire que c’est le contraire du hors-champ. À travers le cadre, on sélectionne. On a un parti pris, on coupe, on ne montre pas, on sélectionne, on tue, on mord, on enferme une image, on donne à voir quelque chose et pas le reste. Personnellement, j’aime beaucoup le cadre, je trouve que c’est l’élégance de l’image. »

Il est toujours bon de voir ou de revoir le travail d’un des maitres de la photographie française, Raymond Depardon. Pour cette rentrée 2017, La Fondation Henri Cartier-Bresson nous propose de revenir sur soixante ans des déambulations du photographe. De la ferme du Garet où il a grandit et fait ses premières images, à ses connaissances célèbres, en passant par ses documentaires : 100 tirages, textes et films sont mis a notre disposition. Si les photographies sont évidement marquantes dans la carrière de Depardon, l’écriture est non négligeable. Elle permet au photographe de faire du lien entre ses sujets, de mettre en ordre ses pensées et de se retrouver entre les aller retours constants. 

L’exposition s’articule en quatre axes, La Terre natale en dialogue Le Voyage et La Douleur en dialogue avec L’Enfermement, des thèmes jugés essentiels dans la carrière du photographe par Agnès Sire, directrice de la Fondation. 

La terre Natale et le Voyage : Au premier étage de la Fondation, quelques photographies de la maison du Garet, dans laquelle il a pris ses premières photos, jeune, et où il partageait sa vie avec ses parents agriculteurs. Là bas, tout en adoptant la vie de la ferme, il rêvait d’ailleurs et savait qu’il ne suivrait pas la voie de ses parents. A 16 ans, il quitte cette terre natale, pour se rendre à Paris. Il devient alors photo-reporter. Il fera de la capitale sa nouvelle base, le lieu où il se retrouvera entre tous ses voyages. Car Raymond Depardon commence à parcourir le monde, pour des reportages, au coeur des conflits et des terres hostiles. L’Algérie en guerre, les paysans Boliviens, les nomades du Tchad, pays dans lequel il se rendra plusieurs fois. 

 

La Douleur et l’Enfermement : Au deuxième étage, ces terres de conflit justement, et la douleur photographiée avec humanité. Pour « Comment ça va la douleur ?»  par exemple, le cinéaste traverse l’Afrique en 1993 et se confronte à la dureté des conditions de vie, du Cap de Bonne Espérance à l’Egypte. Depardon filme mais se sent impuissant face à l’ampleur de cette douleur pudique qui terrasse le continent. 

L’enfermement concerne et obsède le photographe car il y a été confronté tout au long de sa vie sous différentes formes : d’abord le rythme effréné de la capitale française, contrastant avec celui de son enfance à la campagne, puis le désert du Tchad, vaste prison, la confrontation à la peur, les guerres, puis plus récemment son travail au sein des hôpitaux psychiatriques, témoignant des conditions douloureuses des « enfermés sous contrainte » (cf : film documentaire « 12 jours »).

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« Je me suis efforcé de filmer peu de choses, de vous montrer presque tout. Il y a la lumière des visages, les silences et des rires. Nous avons beaucoup de choses mais cela ne change rien sur le terrain » 

Les Inrocks, 1996

Exposition Raymond Depardon « Traverser »

Du 13 setembre au 24 décembre 2017

Fondation Cartier Bresson

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